"Cette photo première photo, date maintenant du jour de mon diplôme aux Beaux-arts, il y a deux ans. Un portrait devant un autoportrait. J'essayais alors de ne pas bouger, de garder la tête bien droite, regardant devant moi. 

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Je ne sais pas trop pourquoi, mais j'ai toujours la tête très légèrement penchée d'un coté, c'est un mystère.

Chez le coiffeur c'est toujours; "gardez la tête bien droite, ah voilà! Bien droite." Peut-être que c'est la manifestation d'un esprit un peu trop pensif, enfin, rêveur plutôt.

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En tout cas, me voilà.

Après avoir étudié cinq ans aux Beaux-Arts de Saint-Etienne, avoir dessiné sur des dizaines de mètres de papiers, vidé des rouleaux de scotches bleus, roses et autres nuances de jaunes, se décollant inlassablement, après six mois en Lettonie découvrant les restes d'une époque révolue, celle de l'Académie, quelques lithographies et eaux fortes plus tard, après un un passage en Slovaquie, à photographier des musiciens, bricoler des affiches sur Photoshop, me revoilà dans la ville de mon enfance, à dessiner, à nouveau.

Si je dessine des paysages en ce moment, des troncs, des arbres et buissons, des constructions imaginaires de paysages dans des sorte de cubes qui s'empileraient les uns aux autres, je pense toujours à des portraits.

Le plaisir de croquer les lignes d'un visage, celles, fines et fugace d'un nez, des ombres légères d'un menton, le jaillissement soudainement d'une lumière dans le regard, une expression qui prend forme.

Bon, allez, au travail ça vaut mieux !"